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Photo du rédacteurJoëlle Theodorou

Un aller-retour svp!

Dernière mise à jour : 13 oct. 2022

Une clé de compréhension des systèmes veineux et lymphatique


Peut-être avez-vous comme moi cette tendance à valoriser le travail certes admirable que réalisent le cœur et les artères qui amènent avec rythme et force notre sang dans les moindres recoins de notre corps. On en oublierait les acteurs un peu moins musclés qui permettent de récupérer ce même sang vidé de nutriments et chargé de déchets, remontant parfois péniblement de la région « orteil-cinq-pied-gauche » jusqu’au cœur… avant de repartir pour un tour. Les systèmes veineux et lymphatiques, plutôt mal connus, se rappellent à nous lorsqu’ils peinent à remplir leurs fonctions. Alors voici une varice, voilà un œdème, voici une hémorroïde, voilà des pieds qui gonflent… Rien de très glamour à première vue n’est-ce pas ?


Et pourtant nos systèmes veineux et lymphatiques accomplissent un travail incroyable main dans la main. Tandis que le système veineux reconduit le sang chargé de gaz carbonique, le système lymphatique se charge des déchets du métabolisme cellulaire et des particules encombrantes tels que des lipides, des toxines, des grosses protéines et des cellules immunitaires. Ce sont les contractions musculaires, nos mouvements respiratoires et dans une moindre mesure nos pulsations artérielles qui vont permettre le retour du sang et de la lymphe de nos extrémités jusqu’au cœur. Pour cela, nos liquides vont devoir lutter contre la gravité terrestre. On comprend maintenant l’importance du mouvement au quotidien qui va soutenir la circulation du sang veineux et de la lymphe.


Dans l’assiette


Alors concrètement pour soutenir nos systèmes veineux et lymphatiques, on fait quoi ? On vise une assiette salée de manière raisonnable en misant sur des épices et des herbes aromatiques et en limitant la consommation de produits industriels. On renforce les systèmes veineux et capillaire[1] avec des flavonoïdes[2] (ou bioflavonoïdes) qu’on trouve par exemple dans les câpres, la pomme, l’oignon rouge, le raisin, les agrumes, les mûres, les framboises, les cerises, les myrtilles et bien d’autres encore. Les flavonoïdes sont surtout concentrés dans la peau et les couches extérieures des plantes, fruits et légumes d’où l’intérêt de ne pas les éplucher avant de les consommer si c’est possible bien sûr.


Micronutrition


Certains micronutriments méritent d’être cités dans le sujet. Il s’agit de la vitamine K qui entre dans les mécanismes de coagulation du sang. On la trouve notamment dans les choux, les épinards, le cresson, le persil. La vitamine B6 a également son importance puisqu’elle favorise l’élimination de l’eau. À cet effet, on l’utilise souvent pour le traitement des oedèmes prémenstruels, de grossesse ou articulaires. J’attire votre attention sur une étude de l’OMS qui montre que 80% des femmes qui prennent des contraceptifs oraux présentent un déficit en vitamine B6 et 20% d’entre elles une carence absolue en vitamine B6. Ça laisse songeur non ? On peut suspecter un déficit lorsqu’on ne se rappelle pas ses rêves, lorsqu’on a le mal du voyage ou des maux de tête fréquents.


La grande championne de la vitamine B6 est la gelée royale qu’on peut prendre en cure par exemple. Sinon on trouve la vitamine B6 dans les abats, la viande et les poissons gras, la levure alimentaire, les céréales complètes, les pois chiches et autres légumineuses, les bananes, les pistaches. Résistante à la chaleur, la vitamine B6 est une vitamine hydrosoluble qui va filer dans l’eau de cuisson. On privilégie le cru quand c’est possible. Sinon on choisit plutôt une cuisson vapeur ou à l’étuvée, des soupes ou des ragoûts afin d’en profiter au maximum.


Mais encore…


L’huile de ricin accélère les mouvements des lymphangions[3]. On l’utilise pure en cataplasme sur les œdèmes lymphatiques mais aussi en cas de douleurs musculaires ou de syndrome menstruel. Elle est d’une efficacité remarquable. Comme c'est une huile poisseuse qui tache les tissus, on peut par exemple utiliser de vieilles chaussettes pour les cataplasmes et on veille à protéger les environs.


Autre pratique de choix dans la thématique lymphatique : le brossage à sec. Comme son nom l’indique, il s’agit de brosser la peau de tout le corps à sec, de préférence avant la douche, matin et/ou soir. On le réalise avec l’aide d’une brosse sur tout le corps au quotidien. Le brossage à sec laisse une peau douce avec plus d’éclat, des tissus raffermis, une douce sensation de chaleur et il stimule la circulation lymphatique. Rappelons-nous: la peau est un émonctoire qui sert à éliminer des déchets par les glandes sudoripares et les glandes sébacées.


« Le brossage à sec permet de libérer les pores pour favoriser cette élimination tout en activant la circulation sanguine et lymphatique (et donc la circulation des déchets !). C’est une aide extraordinaire et majeure à la détoxination, tout en nettoyant la peau sans enlever la couche protectrice comprenant les acides et les huiles. » Sarah Juhasz, naturopathe.


Le principe de base est de se brosser avec de petits mouvements circulaires en partant des extrémités pour aller vers le centre, vers le cœur. On adapte l’intensité du brossage en fonction de notre sensibilité. On commence par les pieds, puis les jambes, on continue avec les mains puis les bras, on enchaîne avec le dos et le torse, bref on passe partout sauf sur le visage et les seins. Si vous devenez fan du geste, sachez qu’il existe également des brosses douces pour les parties plus sensibles comme le visage, le cou, le décolleté et les seins. Si la peau est lésée (éruptions, boutons, phlébites), on évite simplement la zone lors du brossage. Le brossage à sec prend entre 3 et 5 minutes. On nettoie la brosse périodiquement (environ toutes les 2 semaines) à l’aide d’un savon type de Marseille en rinçant bien, en égouttant et en laissant la brosse sécher à l’air. On trouve les brosses notamment dans les magasins diététiques, en pharmacie ou sur le net.


Finalement, la marche quotidienne permet de faire circuler le sang et d’activer le retour veineux et lymphatique. Les personnes sensibles veilleront à éviter autant que possible la station debout prolongée, à surélever les jambes en fin de journée, à profiter de cures thermales et de massages drainants la lymphe (Vodder).


Je vous souhaite une belle santé.

Bien à vous,

Joëlle


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[1] Les capillaires sont les plus petits vaisseaux sanguins. En bout de course de la circulation systémique, ils relient les artérioles aux veinules. Leurs parois sont extrêmement minces afin de favoriser les échanges entre leur milieu intérieur (le sang) et leur milieu extérieur (le liquide interstitiel). Les cellules de notre corps baignent dans ce liquide interstitiel. C’est par celui-ci qu’elles se nourrissent et se débarrassent de leurs déchets. [2] Les flavonoïdes sont des pigments végétaux de la famille des polyphénols qui sont responsables de la coloration des fleurs et des fruits. Ils ont des propriétés notamment antioxydantes et anticancéreuses et une action bénéfique sur le système vasculaire. [3] Les lymphangions sont les unités fonctionnelles valvulées situées à l’intérieur des vaisseaux lymphatiques. Une fois leur segment rempli ils peuvent se contracter pour faire circuler la lymphe.


Sources


*Casili G., Lanza M., and al., Therapeutic potential of flavonoids in the treatment of chronic venous insufficiency, Vascul Pharrmacol. 2021 Apr;137:106825

*Fux Manuel, Nutripathologie/Cardio/Insuffisance veineuse et lymphatique ; Superaliments/L’huile de ricin ; Vitamines hydrosolubles/B6, Formation en nutrition 2021-2022

*Juhasz Sarah, Ma bible des cures naturo pour être en forme toute l’année, Leduc, 2021

*Marieb Elaine N., Anatomie et physiologie humaines, DeBoeck Université, 1999

*Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Progrès dans les méthodes de régulation de la fécondité, OMS – Série de rapports techniques – N°575

*Palmery M., Saraceno A., and al., Oral contraceptives and changes in nutritional requirements, Eur Rev Med Pharmacol Sci. 2013 Jul;17(13):1804-13

*Shikh E. V., Makhova A. A., and al., Iatrogenic deficits of micronutrients, Vopr Pitan. 2021;90(4):53-63


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